
L’expérience ultime en bord de rivière en Provence ne se trouve pas dans un classement, mais en apprenant à décrypter le caractère de chaque cours d’eau.
- Les rivières offrent une expérience sensorielle (son, fraîcheur) et une aventure (exploration) que les lacs n’ont pas.
- La sécurité et la qualité de l’eau sont primordiales : des outils officiels existent, mais savoir lire les bio-indicateurs naturels est un plus.
Recommandation : Utilisez les cartes IGN et les indices topographiques pour devenir un véritable « chasseur de pépites » et trouver vos propres coins de baignade secrets, loin des foules.
Quand on pense « vacances au frais » en Provence, l’image d’un grand lac bleu turquoise, comme Sainte-Croix ou Serre-Ponçon, s’impose souvent. C’est une vision de carte postale, certes, mais une vision souvent partagée avec des milliers d’autres vacanciers. On y cherche la fraîcheur, on y trouve la foule. Les parkings sont pleins, les meilleures places sur la plage sont prises d’assaut dès le matin. Pourtant, la Provence est sillonnée par un réseau secret et vivant de rivières, de ruisseaux et de plans d’eau qui offrent une alternative bien plus intime et authentique.
En tant que vieux briscard des cours d’eau de la région, je peux vous le dire : il y a un monde entre se baigner dans un lac et vivre au rythme d’une rivière. Le lac est un tableau, la rivière est une mélodie. Le premier est stable, prévisible ; la seconde est vivante, changeante, pleine de secrets. Mais comment choisir ? Comment troquer la facilité apparente du lac pour l’aventure de la rivière sans se tromper ? Les guides traditionnels se contentent de lister des campings. Mais si la véritable clé n’était pas le camping lui-même, mais la personnalité de la rivière qui le borde ?
Ce guide n’est pas une simple liste. C’est une invitation à changer de perspective. Nous allons apprendre à « lire l’eau », à comprendre ce que chaque rivière a à offrir, de la pêche tranquille dans le Largue aux baignades familiales dans l’Argens. Nous verrons comment faire le match entre lac et rivière pour votre tribu, comment garantir une sécurité absolue pour les enfants et où trouver les informations fiables sur la qualité de l’eau. Enfin, je vous livrerai mes secrets pour devenir un véritable chasseur de trésors et dénicher vous-même les pépites cachées que les cartes IGN recèlent. Oubliez les autoroutes de l’eau, et suivez-moi sur les sentiers liquides de Provence.
Cet article est conçu pour vous guider pas à pas dans cette exploration. Vous découvrirez comment choisir votre camp de base idéal, comment profiter de l’eau en toute sécurité et comment partir à l’aventure pour trouver des lieux uniques.
Sommaire : Le guide complet pour vos vacances en camping au bord de l’eau en Provence
- Le top 5 des campings au bord d’une rivière pour la pêche, la baignade et le farniente
- Camping au bord d’un lac ou d’une rivière : le match pour vous aider à choisir
- Quelles rivières pour se baigner avec des enfants en toute sécurité ?
- Bivouac au bord de l’eau : ce que dit la loi et les alternatives tolérées
- La qualité de l’eau de baignade en rivière : où trouver l’info et comment l’interpréter ?
- J’ai le vertige mais j’aime l’eau : quel sport en eaux vives choisir dans le Verdon ?
- Votre prochaine pépite se cache sur une carte IGN : comment lire les cartes comme un chasseur de trésors
- Le guide des campings avec piscine chauffée : le bonheur des enfants (et la paix des parents)
Le top 5 des campings au bord d’une rivière pour la pêche, la baignade et le farniente
Plutôt qu’un classement arbitraire, je vous propose de choisir votre camping en fonction du caractère de la rivière qui le borde. Chaque cours d’eau a sa propre personnalité, sa propre « bande-son naturelle ». Le secret est de trouver celui qui correspond à vos envies. Certains campings ont compris cette nuance et offrent des expériences très différentes.
Voici 5 archétypes de campings pour vous aider à trouver votre bonheur :
- Pour la relaxation sonore : Cherchez les petits ruisseaux. Un camping comme La Rivière à Saint-Maime, avec son accès direct au Largue, est parfait. Le doux clapotis de l’eau est une berceuse constante, idéale pour déconnecter.
- Pour les nageurs : Privilégiez les rivières larges et calmes. Des sites comme ceux en bordure de l’Argens au niveau du Vallon Sourn offrent des « couloirs » de nage naturels où l’on peut faire des longueurs sans être dérangé.
- Pour les explorateurs : Optez pour un accès aux berges sauvages. Les campings en amont ou en aval des gorges du Verdon permettent de partir à l’aventure, de trouver sa propre crique pour la journée.
- Pour les familles : La sécurité prime. Sélectionnez des campings avec des zones de baignade dédiées, peu profondes et idéalement surveillées, où le courant est quasi inexistant.
- Pour les pêcheurs : Certains campings, en plus de l’accès à la rivière, disposent d’un étang privé. C’est le Graal pour s’assurer une partie de pêche réussie, même si la rivière est capricieuse.
Cette approche, centrée sur l’expérience, est la première étape pour des vacances réussies. L’emplacement idéal est celui qui dialogue avec vos attentes. Pour vous aider à planifier, le moment de votre séjour est tout aussi crucial. Les conditions de baignade et d’activités en rivière varient énormément au fil des mois.

Comme le montre ce tableau, le printemps (avril-mai) est idéal pour les pêcheurs et les amateurs de paysages verdoyants, avec un débit fort et une eau encore fraîche. L’été (juin-août) est la saison reine pour la baignade en famille, avec une eau qui se réchauffe et un débit qui s’apaise. Enfin, septembre offre une tranquillité retrouvée, parfaite pour la randonnée le long des berges presque à sec.
| Période | Température eau | Débit rivière | Meilleur pour |
|---|---|---|---|
| Avril-Mai | 12-15°C | Fort | Pêche, paysages verts |
| Juin-Juillet | 18-22°C | Modéré | Baignade famille |
| Août | 20-24°C | Faible | Farniente, enfants |
| Septembre | 16-18°C | Très faible | Tranquillité, randonnée |
Camping au bord d’un lac ou d’une rivière : le match pour vous aider à choisir
Le choix entre un lac et une rivière n’est pas qu’une question de paysage, c’est un choix d’ambiance et d’expérience. Pour vous aider à trancher, oublions les clichés et concentrons-nous sur ce que vos cinq sens vous diront. C’est un véritable match sensoriel. Le lac offre un silence contemplatif, une vaste étendue d’eau qui invite à la méditation. La rivière, elle, propose le chant continu de l’eau, un bruit de fond apaisant qui aide à l’endormissement et masque les bruits du camping.
Côté température, le lac est un allié pour les familles. Son eau, plus stable, atteint facilement 20-25°C en été, un confort appréciable pour les plus jeunes. La rivière, alimentée par les sources, reste plus fraîche, autour de 15-20°C. C’est un régal pour les sportifs après une randonnée, un peu plus « saisissant » pour les tout-petits. Le potentiel de découverte est également très différent. Le lac offre un panorama global, immédiatement saisissable. La rivière, elle, est un chapelet de micro-spots secrets à explorer : une petite cascade, une vasque cachée derrière un rocher, une plage de galets isolée. C’est le terrain de jeu de l’aventure, là où le lac est celui de la contemplation.
Pour vous aider à visualiser les différences, voici un comparatif qui va au-delà des simples activités.
| Critère | Lac | Rivière | Avantage pour |
|---|---|---|---|
| Ambiance sonore | Silence contemplatif | Chant continu de l’eau | Méditation (lac) / Endormissement (rivière) |
| Température eau | Stable 20-25°C l’été | Fraîche 15-20°C | Enfants (lac) / Sportifs (rivière) |
| Faune observable | Oiseaux lacustres, libellules | Truites, écrevisses, martin-pêcheur | Ornithologie (lac) / Pêche (rivière) |
| Potentiel découverte | Panorama global immédiat | Micro-spots secrets à explorer | Contemplation (lac) / Aventure (rivière) |
| Activités nautiques | Paddle, voile, ski nautique | Canoë, canyoning, floating | Famille (lac) / Sensations (rivière) |
Retour d’expérience : Le camping Les Rives du Lac dans les Hautes-Alpes
Certains établissements ont trouvé la solution parfaite en offrant le meilleur des deux mondes. Le camping Les Rives du Lac, par exemple, illustre cette complémentarité. Situé au bord du lac de Curbans, avec une rivière à seulement 200 mètres, il satisfait toutes les envies. Le gérant le confirme : cette double proposition répond aux attentes de 95% des campeurs. Les familles avec de jeunes enfants privilégient la sécurité du lac tempéré et surveillé, tandis que les plus grands ou les adultes en quête de fraîcheur et de sensations se tournent vers la rivière voisine, permettant de varier les plaisirs au quotidien.
Quelles rivières pour se baigner avec des enfants en toute sécurité ?
Abordons le sujet le plus important : la sécurité des plus petits. Une rivière n’est pas une piscine. Le courant, la profondeur variable et les rochers glissants sont des dangers réels. Il ne s’agit pas de faire peur, mais d’être conscient des risques pour mieux les maîtriser. Les chiffres sont là pour le rappeler : en région PACA, plus de 53% des noyades mortelles ont lieu en rivières et plans d’eau, et les enfants de moins de 6 ans sont tragiquement surreprésentés. La règle d’or est simple : surveillance constante et équipement adapté.
Le choix du lieu est la première étape. Privilégiez les rivières larges et calmes en été, avec de grandes plages de galets ou de sable qui permettent une entrée progressive dans l’eau. Cherchez les méandres où le courant est naturellement plus faible. Avant de laisser les enfants jouer, je fais toujours une reconnaissance personnelle : je marche dans l’eau pour tester la force du courant, la nature du fond (sable, vase, rochers) et repérer les trous d’eau potentiels. C’est un réflexe de pêcheur, mais il est vital pour un parent.
Certains endroits sont naturellement conçus pour les familles. Ils agissent comme de véritables « pataugeoires naturelles ».
Les pataugeoires naturelles de Provence : l’exemple du Vallon Sourn
Le site du Vallon Sourn, sur la rivière de l’Argens, est un cas d’école. Il est particulièrement apprécié des familles pour sa configuration idéale. Une vaste plage de sable fin permet aux enfants de jouer en toute sécurité au bord de l’eau. Sur plus de 100 mètres, la profondeur n’excède pas 20 à 50 centimètres et le courant y est quasiment nul durant la période estivale. L’eau y atteint une température agréable de 18°C, ce qui permet une acclimatation en douceur pour les plus jeunes. Des aménagements comme des tables de pique-nique et un parking proche en font un lieu parfait pour une journée réussie.
L’équipement est le deuxième pilier de la sécurité. Voici le kit indispensable pour une sortie rivière sereine avec un enfant :
- Chaussures d’eau antidérapantes : C’est non-négociable. Elles protègent des roches coupantes, des fonds glissants et des fameux « oursins d’eau douce » (des bogues de châtaignes).
- Gilet de flottaison : En rivière, il est plus sûr que de simples brassards qui peuvent glisser. Il doit être parfaitement ajusté au poids de l’enfant.
- Crème solaire résistante à l’eau : L’eau fraîche masque la sensation de brûlure, mais le soleil de Provence tape fort. À réappliquer très régulièrement.
- Un code de sécurité : Établissez un signal simple avec votre enfant (par exemple, lever le bras) qui signifie « je sors de l’eau immédiatement, sans discuter ».
- Des vêtements chauds : Même après une courte baignade dans une eau à 18°C, un jeune enfant peut vite se refroidir. Prévoir une grande serviette et un change sec est essentiel pour éviter l’hypothermie.
Bivouac au bord de l’eau : ce que dit la loi et les alternatives tolérées
L’idée de s’endormir au son de la rivière, sous les étoiles, est le rêve de beaucoup d’aventuriers. Mais attention, entre le rêve et la réalité, il y a la loi. En France, le camping sauvage est strictement interdit sur les rivages de la mer, dans les sites classés ou protégés (et ils sont nombreux en Provence !) et, de manière générale, partout où des panneaux l’indiquent. L’amende peut être salée, jusqu’à 1500€. Le bivouac, qui consiste à planter une tente légère du coucher au lever du soleil, est parfois toléré, mais les règles sont floues et dépendent des communes et des lieux.
Alors, comment faire ? La première règle est le bon sens : être discret, ne laisser aucune trace, ne jamais faire de feu (le risque d’incendie en Provence est maximal et les amendes peuvent atteindre 3750€) et s’installer sur le domaine public fluvial si possible. Ce dernier s’étend sur 3,25 mètres depuis le bord des cours d’eau dits « domaniaux ». Mais savoir si une rivière est domaniale ou privée relève du casse-tête. La meilleure solution reste de se renseigner auprès de la mairie ou de la Direction Départementale des Territoires (DDT).
Face à ce casse-tête juridique, des alternatives légales et tout aussi charmantes ont vu le jour. Elles permettent de vivre l’expérience du bivouac sans le stress de l’illégalité.
Les aires de bivouac officielles et les plateformes collaboratives
Conscients de cette demande, certains parcs naturels proposent des solutions encadrées. Le Parc naturel régional du Verdon, par exemple, a mis en place 5 aires de bivouac officielles le long des gorges. Accessibles uniquement à pied, ces espaces sont équipés de toilettes sèches et de points d’eau. La réservation est obligatoire en été et le coût modique (environ 5€ par personne et par nuit) garantit la tranquillité et le respect du site. Une autre alternative de plus en plus populaire est la plateforme HomeCamper. Elle met en relation des propriétaires de terrains privés avec des campeurs. En région PACA, on y trouve près de 47 terrains situés en bord de rivière. Pour un tarif raisonnable (8-15€ la nuit), vous avez l’autorisation du propriétaire, souvent des équipements de base (point d’eau, toilettes), et surtout, la paix d’esprit.
La qualité de l’eau de baignade en rivière : où trouver l’info et comment l’interpréter ?
Se baigner dans une eau pure et vivifiante est un des grands plaisirs de la rivière. Mais comment être sûr de sa qualité ? Bonne nouvelle : les eaux de baignade en Provence sont très surveillées. L’Agence Régionale de Santé (ARS) effectue des prélèvements réguliers durant toute la saison estivale. Les résultats sont excellents, avec un taux de conformité de 99% sur les 287 sites contrôlés dans la région. L’information est publique et accessible à tous.
Le réflexe à avoir est de consulter le site officiel du Ministère de la Santé : baignades.sante.gouv.fr. Vous y trouverez une carte interactive de tous les points de baignade recensés, avec leur classement et la date du dernier prélèvement. Mais attention, il faut savoir interpréter les résultats pour faire le bon choix, surtout avec des personnes fragiles ou des enfants en bas âge.
Au-delà des données officielles, un vieux pêcheur apprend à « lire » la qualité de l’eau avec ses yeux. Une eau très claire où l’on voit le fond est bon signe. La présence de certaines espèces est aussi un excellent indicateur.

Si en soulevant un galet, vous découvrez une vie foisonnante de petites larves (comme des larves d’éphémères ou de gammares, de petites crevettes d’eau douce), c’est la preuve que l’écosystème est sain. Ces bio-indicateurs sont très sensibles à la pollution et ne survivent que dans une eau de très bonne qualité. C’est la méthode ancestrale pour s’assurer que le « micro-climat aquatique » de votre spot est parfait.
Votre plan d’action : vérifier la qualité d’une zone de baignade
- Consulter la source officielle : Allez sur baignades.sante.gouv.fr, zoomez sur votre zone et cliquez sur le point de baignade qui vous intéresse.
- Analyser le classement : « Excellent » ou « Bon » ? C’est parfait. « Suffisant » ? Évitez si vous êtes avec de jeunes enfants. « Insuffisant » ou pas de données ? Cherchez un autre spot.
- Vérifier la fraîcheur des données : Le dernier prélèvement date-t-il de moins de 15 jours ? C’est un gage de fiabilité en pleine saison.
- Observer les bio-indicateurs : Sur place, soulevez délicatement un ou deux galets dans une zone peu profonde. La présence de petites larves ou de mini-crevettes est un excellent signe de pureté.
- Faire confiance à son instinct : Une eau trouble, une odeur suspecte, la présence de mousse ou d’algues en surface, surtout après un orage, doivent vous inciter à la prudence. Reportez la baignade.
J’ai le vertige mais j’aime l’eau : quel sport en eaux vives choisir dans le Verdon ?
Le Verdon, avec ses gorges spectaculaires, est le temple des sports d’eaux vives. Mais la hauteur des falaises peut être intimidante pour ceux qui, comme moi, ont le vertige. L’erreur serait de renoncer. Il existe une multitude d’activités qui permettent de profiter de la magie du lieu sans jamais se sentir exposé au vide. La clé est de choisir une activité où le contact avec l’eau est permanent, où l’on se sent « porté » plutôt que « suspendu ».
Le « floating » ou la randonnée aquatique sont les options les plus douces. Équipé d’une combinaison et d’un gilet, on se laisse simplement flotter au fil du courant dans les parties les plus calmes des gorges. La sensation est incroyable : on est dans l’eau, pas au-dessus. Le regard porte sur les falaises qui montent vers le ciel, mais le corps est en sécurité, enveloppé par l’élément liquide. C’est l’antidote parfait au vertige. Pour ceux qui veulent un peu plus d’autonomie, le canoë biplace est très stable et rassurant, surtout sur les lacs en amont comme Castillon. L’hydrospeed, bien que plus sportif, maintient toujours la tête et le haut du corps hors de l’eau, ce qui réduit considérablement la sensation de « chute ».
Un moniteur local résume parfaitement cette nuance psychologique :
La peur du vide en rivière est très différente du vertige en montagne. En floating dans les basses gorges, vous êtes porté par l’eau, entouré par elle. C’est une sensation d’enveloppement rassurant, pas d’exposition au vide.
– Moniteur diplômé d’État, Guide des activités nautiques du Verdon
Pour vous aider à choisir, voici un petit tableau basé sur une « échelle de vertige » subjective.
| Activité | Niveau vertige (1-5) | Description | Recommandé si |
|---|---|---|---|
| Floating | 1/5 | Flotter avec combinaison, tête hors de l’eau | Peur maximale, détente recherchée |
| Randonnée aquatique | 1/5 | Marche dans l’eau peu profonde | Découverte en douceur |
| Paddle yoga lac | 2/5 | Sur lac calme de Castillon | Besoin de sérénité |
| Canoë biplace | 2/5 | Stable, pas de retournement | Partage à deux rassurant |
| Hydrospeed | 3/5 | Tête toujours émergée mais sensations | Envie de sensations modérées |
Votre prochaine pépite se cache sur une carte IGN : comment lire les cartes comme un chasseur de trésors
Nous arrivons au cœur du secret, à la méthode qui transforme un simple vacancier en chasseur de pépites. Les plus beaux coins de rivière, ceux qui sont encore préservés de la foule, ne sont pas sur Instagram ou dans les guides touristiques. Ils sont cachés sur les cartes IGN, attendant que quelqu’un sache les déchiffrer. Apprendre à lire une carte topographique, c’est comme apprendre une nouvelle langue, celle du paysage.
Votre meilleur allié est le site Géoportail, qui permet de superposer différentes « couches » d’informations. La méthode consiste à croiser la carte IGN classique, les photos aériennes et la couche hydrographique. Sur la carte IGN au 1/25000, cherchez les traits bleus. Un trait plein indique un cours d’eau permanent, un pointillé un cours d’eau intermittent (souvent à sec en été, à éviter). Ensuite, regardez les courbes de niveau : si elles sont très serrées, cela signifie que le terrain est pentu, formant des gorges. C’est là que se créent les vasques et les trous d’eau profonds. Des courbes espacées indiquent une plaine, avec des méandres calmes et des plages de galets. Enfin, les toponymes (les noms de lieux) sont des indices précieux. En Provence, un lieu-dit « Gour » ou « Gourg » désigne presque toujours un trou d’eau. « Laune » une source, et « Riou » un ruisseau.
Voici la méthode pas à pas pour votre chasse au trésor :
- Étape 1 : Sur Géoportail, activez la vue « Cartes IGN classiques ». Zoomez sur une zone qui vous intéresse au 1/25000.
- Étape 2 : Repérez les cours d’eau (traits bleus) et analysez les courbes de niveau. Des courbes serrées le long d’une rivière sont un excellent indice.
- Étape 3 : Superposez la couche « Photographies aériennes ». Vous pourrez alors confirmer la présence d’eau et surtout, repérer sa couleur. Une eau turquoise ou émeraude est un signe de propreté et de profondeur.
- Étape 4 : Cherchez les toponymes provençaux révélateurs comme « Gour », « Gourg », « Laune » ou « Riou ».
- Étape 5 : Identifiez un accès potentiel. Un pont (indiqué sur la carte) qui enjambe la rivière, un sentier (pointillés noirs) qui la longe sont des portes d’entrée.
Découverte d’un spot secret grâce aux cartes IGN : Les Gours du Ray
L’exemple des Gours du Ray, près de Collobrières, est parfait. Un passionné a repéré sur la carte IGN des courbes de niveau très resserrées le long d’un ruisseau, associées au toponyme « Gour ». Intrigué, il a consulté la vue satellite qui a confirmé la présence de plusieurs bassins à l’eau cristalline. Sur place, il a découvert une magnifique succession de vasques et de cascades, accessible par un petit sentier. Le lieu est aujourd’hui connu des locaux, mais reste confidentiel car son accès ne se devine pas sans cette lecture préalable de la carte.
À retenir
- Le choix d’une rivière doit se baser sur son « caractère » (sonore, sportif, familial) pour une expérience sur mesure.
- La sécurité en rivière pour les enfants repose sur trois piliers : le choix d’un site adapté (pente douce, courant faible), un équipement complet (gilet, chaussures d’eau) et une surveillance de tous les instants.
- Apprendre à lire une carte IGN en croisant les courbes de niveau, les photos aériennes et les toponymes est la compétence clé pour découvrir des coins de baignade secrets et préservés.
Le guide des campings avec piscine chauffée : le bonheur des enfants (et la paix des parents)
Soyons honnêtes. Malgré tout l’amour que je porte aux rivières sauvages, il y a des moments où le pragmatisme l’emporte. Quand on a de jeunes enfants, ou lors des journées plus fraîches de début juin ou de fin août, la rivière peut être intimidante. Sa température, bien que vivifiante, reste fraîche. Les relevés sont clairs, la différence est majeure : les rivières oscillent entre 15 et 20°C en été, là où une piscine chauffée garantit un confortable 28°C constant.
La piscine chauffée n’est pas l’ennemie de la rivière, elle est sa meilleure alliée. C’est une « assurance baignade ». Elle garantit que, quoi qu’il arrive (un orage qui a rendu la rivière boueuse, une journée de mistral un peu trop frais, une fatigue des enfants), le plaisir de l’eau sera au rendez-vous. C’est la promesse d’une baignade réussie chaque jour, et donc, de la paix pour les parents. Un camping qui propose les deux – un accès direct à une rivière de caractère ET une piscine chauffée – offre tout simplement le meilleur des deux mondes. Il permet de varier les plaisirs : l’aventure et l’exploration dans la rivière le matin, la détente et les jeux dans l’eau chaude de la piscine l’après-midi.
Les gestionnaires de camping l’ont bien compris, et cet investissement est souvent un choix stratégique pour garantir la satisfaction client.
Nous avons la Durance à 200 mètres, magnifique mais imprévisible. Après un orage, elle devient trouble pour 48h. Avec des enfants de 2 à 12 ans qui représentent 60% de notre clientèle, la piscine chauffée garantit la baignade quotidienne. C’est notre assurance satisfaction, surtout en juin quand la rivière est encore à 14°C.
– Directeur du camping Val de Durance, Interview gestionnaires de campings PACA 2024
La piscine devient alors non plus le centre des vacances, mais un complément de confort inestimable. Elle permet de profiter de la beauté et de l’authenticité de la rivière sans en subir les contraintes. C’est l’option de la sérénité, qui permet de contenter toute la famille, des plus petits aux plus grands. C’est le secret pour des vacances au bord de l’eau vraiment reposantes pour tout le monde.
En devenant un explorateur averti, capable de lire le paysage et de choisir votre expérience en conscience, vous transformez vos vacances. L’étape ultime est de mettre en pratique ces conseils pour planifier votre prochaine aventure provençale au fil de l’eau.
Questions fréquentes sur le camping au bord de l’eau en Provence
Quelle est la différence légale entre camping sauvage et bivouac ?
Le camping sauvage, qui implique une installation durable avec du matériel lourd (table, chaises, grande tente), est interdit dans la plupart des lieux publics et naturels. Le bivouac, qui consiste à monter une tente légère uniquement du coucher au lever du soleil avant de repartir, est toléré dans certaines zones, à condition d’être hors des réserves naturelles, des sites classés et des propriétés privées clairement indiquées.
Comment savoir si je suis sur le domaine public fluvial ?
Les berges des cours d’eau « domaniaux » (appartenant à l’État) sont publiques sur une bande de 3,25 mètres de large. Pour savoir si une rivière est domaniale, le plus simple est de se renseigner auprès de la Direction Départementale des Territoires (DDT) de la commune concernée ou de consulter le cadastre en ligne sur le site gouvernemental. La présence de panneaux « propriété privée » ou de clôtures est un indice clair que vous n’êtes pas sur le domaine public.
Quelles sont les amendes encourues en cas d’infraction ?
Les sanctions peuvent être sévères. Le camping sauvage dans un lieu interdit est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1500€. Un simple bivouac dans une zone non autorisée (parc national, réserve naturelle) peut entraîner une contravention de 135€. Le plus lourdement sanctionné est le feu de camp non autorisé en période de risque, avec des amendes allant jusqu’à 3750€, sans compter les poursuites en cas de départ d’incendie.